Histoire de la paroisse de Naizin

Naizin a probablement été évangélisé vers le VI ème siècle. Au moment des invasions normandes vers le IX ème siècle, Naizin dépendait du doyenné du Porhouët. Déjà, la paroisse avait comme saints patrons Cosme et Damien, alors que l’église était placée sous le vocable du Saint-Sauveur. On pense que le bourg n’était pas à son emplacement actuel, mais plutôt au Humborg  » vieux bourg » . Tout au long des décennies, la migration s’est faite et nous savons qu’ au XVII ème siècle, il y avait autant d’ habitants au Humborg qu’au bourg. 


Après la révolution, Napoléon avait comme premier souci de ramener la paix religieuse dans les campagnes. L’annonce du concordat signé entre le Vatican et le gouvernement français est accueilli avec satisfaction. Le nouvel évêque de Vannes Mgr Mayneaud de Pancemond convoque les prêtres du diocèse pour faire connaissance et pour réorganiser le diocèse en 37 cures. Concernant Naizin, les paroissiens n’ayant pas accepté les nouvelles limites, les choses sont restées en l’état comme avant la révolution.


Plusieurs missions ont été prêchées à Naizin, en 1869, 1875, 1885. En 1909, le père Le Clainche de Naizin présida la grand-messe du 13 juillet avant de regagner définitivement sa mission du Tanganyka.
La loi de 1905 séparait l’Eglise de l’ Etat, elle prescrivait de faire l’ inventaire des biens et des mobiliers du clergé afin de les transmettre aux associations culturelles. Mais à Naizin comme dans toute la Bretagne, une forte opposition se manifesta. Le 6 mars 1906, plus de 300 paroissiens de Naizin attendaient le receveur de Locminé qui avait bien du mal à effectuer son inventaire. Les biens de la fabrique de Naizin furent estimés à 15310 francs. En 1920 le recteur Pédronno créa une association sportive, L’Avant Garde avec une fanfare et une équipe de football qui fonctionna jusqu’ en 1986.
Des missions étaient prêchées, en 1924, 1934, 1949, 1954 et 1971.

A gauche, l’ancien couvent aujourd’hui école du Sacré-Coeur (photo de 2003), à droite, la fanfare de l’avant garde en 1928.

L’école des filles au couvent vut le jour en 1874, grâce au Marquis de Langle qui céda un terrain aux soeurs de Kermaria. En 1902 la loi interdit aux soeurs d’enseigner, elles sont contraintes de déménager en novembre. Le couvent est alors racheté par la municipalité et elle y installa l’école publique des filles en 1904. Un nouveau couvent vit le jour en 1930 grâce à l’impulsion de Melle Françoise le Métayer qui quêta avec d’autres paroissiennes dans toute la commune. La nouvelle école ouvrit ses portes le 21 septembre 1931 avec 65 élèves. L’ école fonctionne depuis avec encore à ce jour 70 élèves. L’école des garçons  » Ecole saint Joseph » fut construite en 1890 grâce aux dons de Mr de Cuy. On nota, 54 élèves en 1899, 81 en 1902 et 72 en 1906, 75 en 1940, 133 en 1944 pour descendre à 51 en 1966. Les frères abandonnaient l’enseignement aux vicaires de la paroisse jusqu’à la mixité en 1966. L’école continua à recevoir des élèves jusqu’en 1983, elle ferma définitivement, et fut démolie en 1998.

On ne peut raconter l’histoire de la paroisse sans écrire quelques lignes sur l’ancien presbytère. Cette magnifique bâtisse, avait été construite en 1895, sous le ministère du recteur Le Moing. Le frère Théodule Guével de Plouharnel, alors directeur des Saints-Anges de Pontivy réalisa les plans, pour un coût total de 15975 francs. Lors de la séparation des biens de l’Eglise et de l’Etat, la commune devient alors propriétaire. En 1908 après négociations le loyer était fixé à 125 francs par mois. En 1936, le vieux presbytère datant du XVIII ème siècle s’écroula. Il fut construit à la place une cuisine avec un étage, en appendice du presbytère. Le recteur Le Lannic fut le dernier locataire de cette majestueuse maison. De nombreuses solutions furent étudiées par la municipalité pour réhabiliter cette demeure, mais hélas le pire des projets fut retenu, la démolition.

A gauche, le presbytère de 1895 et son puit. A droite, seul le puit matérialise l’emplacement de l’ancien presbytère

Les recteurs de Naizin

Depuis 2020Le père Séraphin est le curé attitré à Moréac, Remungol et Naizin
2019-2020Le père Hervé
2016-2019Le père Raphaël
2012-2019Le père Sanctus
1995-2012Joseph Hémon était le recteur, nous lui devons la restauration de nombreux sites religieux de la paroisse, ainsi que l’embellissement et la rénovation permanente de l’église Saint Sauveur, qu’il en soit aux noms de tous les Naizinois profondément remercié.
1973-1995Pierre Le Lannic de Noyal Pontivy. Il a été remplacé par le père Lecuyer pendant sa convalescence en 1994.
1946-1973Clémént Quistrebert de Plaudren, il allait avoir pour vicaires : Eugène Perron, Joseph Lorho, Jean Le gal, Louis Videlo, Guillo, Paul Guillemot et Pierre Questel. Le père Quistrebert est décédé en 1994 à saint Joachim à l’âge de 94 ans.
1941-1946Julien Loisel de Plaudren, il décède après la guerre au presbytère en 1946, à l’âge de 50 ans, son vicaire était l’abbé Thébault
1940-1941Eugène Le Gallo de Ploërdut il décède subitement en 1941 à l’âge de 60 ans.
1935-1940Joseph Guézel de Carnac, il avait pour vicaires, les abbés Carrer et Le Deault.
1923-1935Laurent Breurec de Riantec, il avait pour vicaire l’abbé Carrer. Malade, il démissionne et meurt à Grand-Champ en 1935.
1897-1923Jean Marie Pédronno de Bignan, ses vicaires étaient les abbés, Monnier, Le Douarin, Le Duigou, Dréan, Rivalain, Larboulet, Le Bourlot, Le Roch, Le Gal, Le Liboux et Carrer. Il décède à Naizin en 1924 à l’âge de 75 ans.
1887-1897Joseph Le Moing de Kerfourn, ses vicaires étaient les abbés, Monnier et Le Roux. C’est lui qui ajouta les tribunes au fond de l’église. Il décède en 1897 au presbytère à l’âge de 67 ans.
1887-1881, Jean Marie Le Beller, il avait pour vicaires les abbés, Monnier et Le Roux. On lui doit la reconstruction de la chapelle de sainte Brigitte.
1881-1887Jean Marie Le Beller, il avait pour vicaires les abbés, Monnier et Le Roux. On lui doit la reconstruction de la chapelle de sainte Brigitte.
1868-1881Joseph Marie Jubin de Neuillac, il avait pour vicaires les abbés, Philippe, Mitouard, Alléhaux, Le Guen, Jobet, Stéphan, Le Port et Monnier.Il fit construire le couvent de sours de Kermaria. Il décède à Naizin en 1881 à l’âge de 62 ans.
1857-1868Georges Rozo de l’Ile Aux moines, ses vicaires étaient les abbés, Cohéléach et Philippe. Il décède à Naizin le 16 février 1868 et est inhumé dans le cimetière entourant l’église. Ce recteur est désormais célèbre à Naizin car il fit reparler de lui en 2004, avec sa pierre tombale. Il assura les finitions des travaux de reconstruction de l’église.
1821-1857Joseph Danigo de Plouhinec, les abbés Boursicault, Cadoret, Malenne, Mahé, Le port et Philippe ont été ses vicaires, il est resté 37 ans à la tête de la paroisse, on lui doit la reconstruction de l’église actuelle. Fatigué, il démissionna en 1857, mais il resta à Naizin où il décéda cinq ans plus tard.
1821-1817, le père Guillouzo, il avait pour vicaire Olivier Coetmeur. Il est nommé recteur de Stival en 1820.
1817-1802, le père Tanguy de Réguiny, premier recteur nommé après la révolution. Il décède au presbytère en 1817.

On peut remonter ainsi au travers des siècles pour arriver au premier recteur connu qui était, Yves Gludic originaire du Léon il avait 64 ans, nous sommes en l’an de grâce 1453, Charles VII  (1422-1461) était sur le trône de France.

A gauche, le Père Le Gallo (1940-1941), et le Père Loisel (1941-1946). A droite, le recteur Quistrebert (1946-1973) avec les vicaires Videlo et Guillo, et le recteur Hémon (1995-2012)

Georges Le Rozo

L’histoire de la pierre tombale du recteur Le Rozo mérite que l’on s’ y attarde un peu. Le 16 avril 2004 Mr le recteur Hémon recevait un coup de fil de Georges Sauzereau, charcutier à Locminé. Alors qu’il entreprenait des travaux dans son laboratoire, il découvrit la pierre tombale qui lui servait jusqu’alors de table de travail pour sa charcuterie. Le lendemain accompagné de Joachim Audo, Edouard Guillard et Armel Le Clainche, Mr le recteur récupéra la pierre tombale du Père Le Rozo.Après un nettoyage et une dorure, la pierre a été fixée sur le mur sud de l’église, elle témoignera pour la postérité de la présence d’un ancien cimetière autour de l’église.
Lors de la démolition du cimetière en 1923, il est vraisemblable que l’ entreprise chargée des travaux, récupéra les plus belles pierres pour les monnayer. C’est fortement regrettable, mais cela préserva la pierre.
Le Père Le Rozo est né à l’ Ile aux Moines le 11 décembre 1804. Il fut ordonné prêtre le 15 mars 1834. Il fut vicaire à Pluneret en 1839, recteur à l’Ile d’Arz en 1855, recteur de Naizin de 1857 à 1868. 
Dans le bulletin diocésain du 20 février 1868, le Père Hémon trouva ceci : » Le regrettable M Rozo, recteur de Naizin, a succombé, dimanche soir, à une longue et cruelle maladie. Il l’a supporté avec une patience qui a fait l’édification de tous ceux qui l’ont approché. Ce bon prêtre laisse dans sa paroisse d’unanimes regrets. La foule qui entourait sa tombe aujourd’hui témoignait, par son pieux recueillement et par les larmes que plusieurs ne pouvaient retenir, combien il était vénéré de tous les habitants de Naizin celui qui, pendant dix ans, avait été leur bon et dévoué pasteur ».

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