Saint Côme et Saint Damien

Nés au Ill’ siècle en Arabie, d’une mère chrétienne, Côme et Damien sont jumeaux et ils ont trois frères cadets, qui subiront le martyre en même temps qu’eux. Après être allés en Syrie pour y étudier la médecine, les jumeaux reviennent dans leur ville natale pour exercer leur art; ils ne veulent pas recevoir d’honoraires, respectant en cela le précepte du Maître :«Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. » S’ils n’acceptaient pas d’argent, il leur arrivait parfois d’accepter des dons en nature, mais seulement si leur refus risquait de blesser le malade qu’ils avaient guéri. Le Seigneur avait accordé à ses fidèles serviteurs le don des miracles, et ils guérissaient toutes sortes de maladies; rendant la vue aux aveugles, l’ouïe aux sourds, l’usage de leurs jambes aux paralysés, guérissant aussi les âmes et exorcisant les possédés. Les guérisons extraordinaires réalisées par les soins de Côme et Damien n’étaient pas passées inaperçues et leur renommée était parvenue aux oreilles du proconsul Lysias, qui désira les connaître. Apprenant de leur bouche qu’ils étaient chrétiens, il exigea qu’ils se sacrifient aux idoles. Bien que sachant ce qu’il leur en coûterait, les médecins chrétiens refusèrent catégoriquement, et le proconsul présida lui-même le tribunal qui les condamna à mort ainsi que leurs trois frères. Après avoir essayé en vain plusieurs supplices (feu, noyade, lapidation), le proconsul finit par les faire décapiter. C’était en l’an 287, le 27 septembre.

Les miracles obtenus par l’intercession des saints Côme et Damien ont continué après leur mort, et en si grand nombre que leur culte s’est répandu très rapidement dans tout l’empire romain. La plus grande partie de leurs restes fut rapportée à Rome et déposée dans l’ancien temple de Romulus, transformé en une église qui leur fut dédiée. Les crânes des deux frères, qui étaient restés en Orient, ont été rapportés à Brageac par Guy et Raoul de Scorailles, seigneurs voisins, à leur retour de croisade. Conservés à l’origine dans un somptueux reliquaire émaillé, les « chefs » des saints Côme et Damien sont aujourd’hui conservés dans une châsse, qui fait partie du trésor de Brageac. Le jour de leur fête, ces reliques sont mises dans des bustes-reliquaires en bois polychrome. (Tiré de Stella Maris, Louis Couëtte)

Les statues de Saint Côme et Saint Damien à la fontaine, et dans l’église Saint Sauveur.

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Le Pardon de nos saints patrons vénérés, est célébré le dernier dimanche de septembre. Vers 1843, la veille, on chantait les vêpres puis on allait en procession avec la grande bannière. Les hommes se disputaient l’honneur pour porter cette bannière composée d’énormes morceaux de bois en forme de croix et de plus de 30 kilos de fer. En Général, chacun d’eux ne la soulevait que de quelques mètres, ou pas du tout. Lorsque le porteur était à bout de force, il la laissait choir lourdement à terre, pouvant blesser des pèlerins qui immédiatement se réjouissaient comme d’un bonheur qui leur arrivait.
 Guillotin de Courson ajouta qu’en ce jour certains gars hardis, grimpaient à la pointe du clocher pour y attacher l’enseigne qui était une bande d’étoffe rouge, portant en lettres d’or le nom des saints. Pour éviter les accidents la coutume de l’enseigne a été supprimée. La grande bannière fut également supprimée vers 1860. Par contre à partir de cette époque, pendant plusieurs dizaines d’années on offrait des jeunes bovins aux saints pour invoquer leur protection sur les troupeaux. Car saint Cosme est aussi considéré comme un thaumaturge-vétérinaire.

Au XIX ème siècle, il y avait également l’institution des capitaines de Naizin. Au nombre de huit, en costume blanc, cocarde au chapeau et à la boutonnière, ils avaient en main une lance enrubannée qu’ils lançaient et rattrapaient de la même main. Ils étaient placés dans le choeur et à coté des saints en procession. Parfois ils avaient des pistolets et tiraient en l’ air en l’ honneur de Dieu et des saints.

La veille du pardon, il y avait le chant des premières vêpres et procession. On se rendait d’abord à la fontaine saint Cosme et saint Damien, on y trempait la hampe de la croix, puis à la fontaine de la Vierge. Au retour on allumait un feu de joie et on lance force pétards. Cette même veille, avait lieu le défilé des animaux offerts aux saints patrons. Chaque bête avait un noeud de rubans sur les cornes ou autour du cou. Puis tambours battant et drapeaux paroissiaux en tête, c’était de cette façon que l’on annonçait la procession du troupeau. Les tambours continuaient le soir en campagne pour annoncer la solennité du pardon. C’est après les vêpres, à la grande procession que se déployaient les pompes du pardon. Trois représentations des saints, avec deux petites statues dorées, puis deux brancards ayant chacun une unique statue plus grande, l’un saint Cosme, l’autre saint Damien. Enfin arrivaient les statues les plus grandes. Ces six statues étaient revêtues de riches manteaux et reposaient sur les épaules des jeunes de la paroisse, eux aussi vêtus de costumes de flanelle blanche et de velours noir. Ensuite les reliquaires étaient portés par les prêtres.


Aux médecins, on demandait guérison de toutes sortes de maladies et spécialement des fièvres. Il n’était pas rare de rencontrer au pardon des fidèles pieds nus, en corps de chemise. Ils témoignaient ainsi leur gratitude envers saint Cosme et saint Damien et attestaient leur puissante intercession auprès de Dieu.

Plus proche de nous, en 1951, le recteur écrit au maire pour protester contre l’organisation du grand bal le 30 septembre, le pardon du 29 et 30 fut annulé car cela retirait le caractère religieux que cette fête avait jusque là. En 1954 on remarque de nombreux pèlerins des communes de Pluméliau, Saint-Thuriau, Colpo… En 1957 c’était la journée du soldat, la cérémonie était présidée par le père Le Baron vicaire général. En 1972, le pardon est animé par l’école d’accordéon de Vannes. Lors du pardon 1991, les statues de granit sont placées dans les niches de la tour de l’église. En 1996 le Père Ezan préside la cérémonie, une immense procession avec six statues, trois reliquaires, trois bannières et vingt oriflammes se rendent à la fontaine des saints patrons. En 2000, année du grand jubilé, l’évêque de Vannes préside la cérémonie. Il en est, et il en sera ainsi encore de nombreuses décennies,

Processions au début du XXème siècle

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