La chapelle Saint Nicolas de Kerdréan

Cette petite chapelle privée, relève du manoir de Kerdréan, c’est le plus ancien édifice religieux de la paroisse, elle serait visiblement du XVI ème siècle. On sait que huit mariages y furent célébrés au XVII ème siècle. En 1651 fut célébré le baptême de Mathurine, fille d’écuyer de Cléguennec, sieur de Kerdréan et de Dame Anne du Liscouët. Cette noble maison appartenait aux Madio, puis aux Cléguennec avant de parvenir aux Langle. En 1733, Michel de Langle, chapelain de Coëtuhan en Saint Thuriau, fait transférer le service de cette chapellenie à Saint Nicolas de Kerdréan. Par la suite , les trois titulaires furent des ecclésiastiques appartenant aussi à la famille de Langle. Le dernier, Joachim-Luc Tranchant du Tret, chanoine, vicaire général et vice gérant de l’officialité de Vannes, est encore en possession lorsque la révolution le lui supprime. 

Soixante cinq ans plus tard, vu la pénurie de prêtres après la révolution, la famille de Langle doit obtenir l’autorisation de l’évêque de Vannes pour y célébrer la messe à Kerdréan. Le 26 décembre 1864 Mrg Gazailhan écrivit : « Autorisons M le marquis de Langle à faire célébrer la Sainte messe dans la chapelle à partir du 1er janvier 1865, et d’y prêcher chaque dimanche et d’y confesser les infirmes ».

Entre 1908 et 1920 la messe n’y est plus que mensuelle et à partir de 1940 tous les quinze jours et ce jusqu’en 1961. Le recteur Quistrebert note à cette époque : « La messe est supprimée à Kerdréan jusqu’à nouvel ordre, car il n’y a pas de route pour y accéder. Venant du Hembord, Pudhy, Corn-er-Bracel, Guern, Pen-er-Prat on ne veut plus patauger dans la boue l’hiver et dans les ténèbres et. On ne voyage plus qu’en vélomoteur. On préfère aller au bourg en voiture, y faire les commissions, cela ne demande pas plus de temps que d’aller à la chapelle de Kerdréan. Par la suite, un pardon a eu lieu de 1972 à 1994, mon arrière grand oncle le Père Mathurin Mahé présida le premier pardon de 1972.

La chapelle a été de nombreuses fois remaniée, la partie la plus ancienne est la fenêtre de chevet en arc brisé, moulurée d’un cavet sur son pourtour. De forme rectangulaire, et de petites dimensions, la chapelle est faite de moellons revêtus au sud et à l’ouest, rejointoyés au nord et à l’est. A noter qu’un gros appareil de granit consolide les angles. Elle n’a d’autres baies, qu’une porte occidentale en plein cintre creusée d’un petit cavet dans l’arc et chanfreinée le long des piédroits et une autre semblable mais plus étroite au nord. Au sommet du pignon occidental, au dessus de la toiture à coyaux s’élève le clocheton. Une corniche largement débordante agrandit la souche carrée et sur cette assise quatre petites piles soutiennent des linteaux découpés en arc segmentaire et la pyramide galbée qui les couronne, sculptée de quatre petites croix avec une cinquième à son sommet.

A l’intérieur les murs sont blanchis, le sol ;est dallé, la charpente est lambrissée d’une voûte en forme ovale. Une balustrade en bois délimite le chour ou l’autel rectangulaire s’adosse au chevet. En 1952 la fenêtre a été garnie par le maître verrier Le Bihan-Saluden de Quimper par un vitrail de saint Nicolas avec les trois enfants dans le saloir. On a sauvé un fragment de l’ancienne verrière où figure un écu écartelé : au 1) losangé d’or et d’azur ; au 2) d’azur à trois billettes d’or ; au3) de gueules au croissant d’argent ; au 4) d’azur à billettes d’or. Au bas du vitrail se voient en alliance les armes de Maingard et des de Langle.

A gauche de l’autel une statue de saint Nicolas, à droite celle de saint Jean Baptiste. Il est intéressant de remarquer les statues en granit polychrome de sainte Anne avec la Vierge et la statue de la Vierge à l’enfant. La chapelle abrite également un très beau bénitier en granit polygonal à alvéoles.

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